Conclusions du One Ocean Summit

Le One Ocean Summit, qui s'est tenu du 9 au 11 février à Brest dans le cadre de la présidence française du Conseil de l'Union européenne, a permis à une vingtaine de chefs d'État et de gouvernement d'annoncer leurs engagements pour la protection des océans.

Sur la haute mer, la Présidente de la Commission européenne a annoncé le lancement d'une coalition comptant les 27 États membres de l'Union européenne ainsi que 16 autres pays pour conclure un traité destiné à protéger la haute mer. L'initiative est également soutenue par l'Australie, le Canada, le Chili, les Comores, l'Inde, Monaco, le Maroc, la Norvège, le Pérou, la République du Congo, Singapour, la Suisse et le Royaume-Uni.

Un traité sur la haute mer est négocié formellement sous l'égide de l'ONU depuis 2018, mais les discussions ont été interrompues par l'épidémie de Covid-19. La quatrième, et théoriquement dernière, session de négociation est prévue du 7 au 18 mars 2022.

"Nous sommes très proches mais nous devons donner de l'impulsion pour le conclure cette année" a annoncé Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne

Sur la lutte contre la pollution plastique, le Président Emmanuel Macron a appelé à la fin des subventions publiques à la surpêche et la pêche illicite, sujet déjà en cours de discussion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Les négociations vont se poursuivre en vue de la signature d'un accord international contraignant contre la pollution plastique. Les États-Unis ont annoncé rejoindre, aux côtés d'une dizaine de pays et de l'Union européenne, ces négociations. Leur lancement sera examiné lors de la 5ème Assemblée des Nations Unies pour l'environnement fin février. 

De son côté, la présidence française vise 100% de réutilisation ou de recyclage des matières plastiques et l'abandon de toutes les utilisations à usage unique.

L'Engagement mondial de la nouvelle économie des plastiques, initié par la Fondation Ellen MacArthur en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), a été rejoint par la Grèce, l'Italie, la Colombie, la Corée du sud, la ville de Paris et la région maritime de Grèce-centrale. Au total, cet engagement comptabilise 500 signataires du monde entier dont 250 entreprises.

La banque européenne de reconstruction et la banque européenne d'investissement, ainsi que les banques de développement française, grecque, italienne et espagnole, ont annoncé doubler la Clean Oceans Initiative, le fonds dédié à financer la réduction des pollutions plastiques, qui passe de deux à quatre milliards d'ici 2025.

Sur les aires protégées, le Président Emmanuel Macron a annoncé l'extension du périmètre de la réserve naturelle nationale des Terres Australes et Antarctiques françaises (TAAF). Sa superficie totale sera portée à 1,6 million de kilomètres carrés, intégrant l'ensemble des espaces maritimes des archipels Crozet et Kerguelen et des Îles Saint-Paul et Amsterdam. Elle devient alors la 2ème plus grande aire marine protégée au monde. L'objectif de classer 30% des espaces terrestres et maritimes français en aires protégées est ainsi dépassé. 

Le Président de la Polynésie française a annoncé le projet d'une aire marine protégée de protection forte de plus de 500 000 kilomètres carrés et de zones de pêches artisanales exclusives, sur une surface équivalente, autour de chacune des 118 îles de Polynésie avant la fin de cette année. La pêche industrielle tout comme l'extraction minière y sera interdite. 

Plus de trente nouveaux pays se sont engagés à rejoindre la Coalition de la haute ambition pour la nature et les peuple, lancée en 2021. Désormais, 84 pays portent l'objectif de protéger 30% des terres et mers du monde d'ici 2030.

Sur la lutte contre la surpêche et la pêche illicite, le Président Emmanuel Macron a appelé l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à la conclusion d'un accord contre les aides publiques à la surpêche et à la pêche illicite.

"Cet accord pourrait être le premier sous l'égide de l'OMC avec pour principal objet la protection de la biodiversité." a souligné le Président Emmanuel Macron

En parallèle, 14 pays se sont engagés à renforcer la lutte contre la pêche illégale et 6 pays doivent ratifier cette année l'Accord du Cap de l'Organisation maritime internationale destiné à renforcer la sécurité des navires de pêche et lutter contre la pêche illégale. En rejoignant cet accord, ce dernier peut alors entrer en vigueur.

Deux nouveaux pays ratifieront l'Accord relatif  aux mesures de l'État du port de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture qui permet de contrecarrer le débarquement dans les ports des navires qui pratiquent la pêche illicite.
Enfin, plusieurs membres de l'Union européenne se sont engagés à mobiliser leur marine d'État dans le cadre des missions à l'extérieur pour renforcer la surveillance de la pêche illégale.

Sur la cartographie des fonds marins, l'UNESCO s'est engagé à développer la connaissance des fonds marins grâce à au moins 80% des fonds marins cartographiés d'ici 2030, contre 20% actuellement, arguant que la connaissance des profondeurs et les reliefs des fonds marins est essentielle pour comprendre l'emplacement des failles océaniques, le fonctionnement des courants océaniques et des marées, comme celui des transports des sédiments.

Sur la coalition pour le "carbone bleu", la France et la Colombie l'ont lancé afin de financer la restauration des mangroves et prairies sous-marines, écosystèmes doués d'une grande capacité de captation du CO².

Sur l'engagement des entreprises, les dirigeants des compagnies CMA-CGM, Maersk, Hapag-Lloyd et MSC se sont engagés à réduire leurs rejets de CO² et visent la neutralité carbone dans les prochaines années.

Objectifs d'Aichi
France