Biodiversité marine et côtière
La biodiversité marine et côtière en France
La France, avec ses territoires ultramarins, occupe la deuxième place en termes de domaine maritime mondial derrière les Etats-Unis, et la quatrième place en termes de superficie des récifs coralliens et de leurs lagons (58 000 km²).
Il existe une diversité d'espèces exceptionnelle dans les écosystèmes marins et littoraux français. Les eaux françaises abritent notamment de nombreuses espèces de mammifères marins en conséquence de l’étendue et de la diversité climatique et écologique des habitats inclus dans les zones sous juridiction nationale qui bordent les territoires métropolitains et d’outre-mer.
Une part importante de cette biodiversité est associée à l'outre-mer et résulte de l’immense diversité biogéographique que ces territoires représentent. Près de 10 % de la diversité mondiale des espèces marines est présente en outre-mer.
Toutefois, dans le contexte européen, les eaux métropolitaines sont également remarquablement diversifiées dans le domaine des mammifères marins car elles rassemblent elles aussi, à cette échelle géographique, une grande diversité d’habitats : Mer du nord, Manche, Atlantique, Méditerranée, d’une part, domaines côtiers variés, plateau continental étendu ou au contraire étroit, talus continental et canyons sous-marins, habitats océaniques, d’autre part, sont inclus dans la Zone Économique Exclusive métropolitaine.
Les services écosystémiques des milieux marins et côtiers
En France, la biodiversité marine et côtière permet un développement économique et sociétal important en fournissant un volume élevé de biens alimentaires essentiels.
Les milieux marins et côtiers participent également à réguler le climat et à se protéger des aléas naturels. Ils présentent en outre une forte capacité de stockage du carbone et une capacité à limiter l’érosion du littoral et les risques liés aux tempêtes.
Leur état écologique : une situation préoccupante
Les écosystèmes côtiers sont les plus vulnérables car davantage exposés aux pressions anthropiques, dont les impacts se cumulent : pollutions d'origine terrestre, prolifération d'algues induites par les excès de nutriments, destructions d'habitats liées aux activités humaines (pêche, tourisme balnéaire, extraction de granulats…).
Pour les écosystèmes marins et les espèces marines, la situation est, elle aussi, préoccupante : coraux et algues sont, dans certaines zones en régression, et les communautés de poissons marins dans les eaux métropolitaines sont altérées et/ou dégradées.
De nombreux stocks de poissons marins dans les eaux métropolitaines sont altérés (anchois, merlu, thon rouge de Méditerranée...) et plus d'une centaine d'espèces marines sont inscrites sur la liste rouge des espèces menacées UICN.
Les espèces du domaine méditerranéen sont dans un état de conservation mitigées. Pour les mammifères dont l'état de conservation est connu (3 sur 16), deux espèces sont dans un état de conservation mauvais : le Roqual commun (balaenoptera physlaus) et le Dauphin commun (delphinus delphis) et une espèce dans un état favorable, le Dauphin bleu et blanc (stenella coeruleoalba). Dans le domaine atlantique, l'état des espèces est mal connu excepté pour trois espèces dont l'état de conservation est favorable : Phoque gris (Halichoerus grypus), le phoque commun (Phoca vitulina) et le marsouin commun (Phocoena phocoena).
Les principales menaces pesant sur la diversité biologique marine et côtière
La dernière mise à jour de la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées met en lumière les menaces affectant les espèces marines. Les populations de dugongs, grands mammifères marins herbivores, ou encore les ormeaux, rejoignent les espèces menacées d’extinction. En Nouvelle-Calédonie, il reste moins de 900 dugongs, notamment du fait de la dégradation et de la perte des herbiers marins suite au ruissellement agricole, à la pollution due à l’extraction de nickel et au développement côtier.
La biodiversité marine et côtière est également menacée par :
- L'urbanisation
- Les effets du changement climatique
- Les activités humaines et la dégradation des habitats
Conservation des milieux marins et côtiers
Pour participer à la protection des milieux marins et côtiers, la France a soutenu l’Initiative internationale pour les récifs coralliens lancée en 1994, qu’elle a ensuite déclinée au niveau national en 1999 avec l’initiative française pour les récifs coralliens (IFRECOR). C’est dans ce cadre qu’a été adopté en 2000 un plan national d’action pour la protection des récifs coralliens des outre-mer français s’articulant sur 6 axes stratégiques, qui décline la Stratégie nationale pour la mer et le littoral. Cette dernière constitue le cadre de référence pour la protection et l’atteinte du bon état écologique du milieu marin et la gestion intégrée des activités maritimes.
La France a également lancé sa Stratégie nationale pour les aires protégées 2020-2030 afin de couvrir au moins 30% du territoire national terre et mer sous juridiction, en aires protégées et de couvrir 10% du territoire national en protection forte.
La politique de création et de gestion d’aires marines protégées est mise en œuvre par l’Office français de la biodiversité.
Quelques chiffres :
67% des récifs d’outre-mer sont couverts par une aire marine protégée. D’ici 2025, la France s’est engagée à protéger l’intégralité de ces récifs.
Neuf parcs naturels marins ont vu le jour depuis 2007, six en métropole et trois outre-mer.