Retour sur la session préparatoire à la COP15

Les organes subsidiaires de la Convention sur la diversité biologique se sont réunis en présentiel à Genève (Suisse) du 13 au 29 mars 2022. Il s'agissait des premières réunions en présentiel en deux ans qui ont permis de produire le premier texte négocié d'objectifs, cibles et mécanismes de soutien pour un cadre mondial de la biodiversité pour l'après-2020 ambitieux et transformateur pour la nature.

Reportée à trois reprises en raison de la pandémie de COVID, la présidence chinoise avait procédé à l'ouverture protocolaire de la COP15 Biodiversité en octobre dernier à Kunming (Chine), celle-ci est désormais attendue pour la deuxième moitié de l'année 2022 - les dates sont encore à confirmer officiellement par le Secrétariat.

 

Session préparatoire COP15

 

  • La 3ème réunion du Groupe de travail à composition non-limitée sur l'élaboration du cadre mondial de la biodiversité pour l'après-2020 (OEWG-3)

Enceinte de négociations du futur cadre par les Parties, ses travaux s'appuyent sur les résultats du 5ème rapport sur les Perspectives mondiales de la diversité biologique, publié en 2020 et montrant qu'aucun des objectifs d'Aichi n'avaient été pleinement atteints.

Le projet de cadre mondial est articulé autour de quatre grands objectifs pour 2050 et 21 cibles pour 2030. Visant à mettre un terme à l'érosion de la biodiversité d'ici 2030, cette feuille de route contient notamment un objectif visant à protéger au moins 30% des terres et des mers d'ici 2030 - porté par la Coalition de la haute ambition pour la nature et les peuples coprésidée par la France et le Costa Rica qui comptabilise l'engagement de 91 pays en sa faveur - ou encore la création d'un nouveau fonds dédié à la biodiversité pour recueillir 700 milliards de dollars.

Le futur cadre a été adopté à Genève dans une version comprenant encore de nombreux crochets qui n'ont pas été suffisamment examinés, faute de temps.
Une nouvelle session du Groupe de travail à composition non limitée sur l'élaboration du cadre mondial de la biodiversité pour l'après-2020 sera convoquée à Nairobi (Kenya) du 21 au 26 juin 2022, comme ultime étape de négociations avant la COP15.

  • La 3ème réunion de l'organe subisidiaire de mise en oeuvre (SBI-3)

Enceinte de négociations pour les sujets de mise en oeuvre, la session préparatoire à Genève a permis l'adoption et l'envoi à la COP15 de vingt documents, issus à la fois de discussions virtuelles qui se sont tenues à mai-juin 2021 que des discussions en présentiel. Parmi ces documents, certains, qui sont essentiels pour la bonne mise en oeuvre du cadre post-2020, ne sont pas stabilisés avec de nombreuses options ouvertes reflétant les divergences persistantes entre les Parties.  

Les Parties ont adopté des recommandations sur l'évaluation des progrès, la mobilisation des ressources et l'orientation du mécanisme financier, le renforcement et le développement des capacités, les options pour améliorer la planification, l'établissement de rapports et la révision et l'intégration d'un nouveau plan d'action pour le genre, la communication et coopération ainsi que des recommandations liées à la mise en oeuvre des protocoles de Carthagène sur la prévention des risques biotechnologiques et de Nagoya sur l'accès et le partage des avantages.

  • La 24ème réunion de l'organe subsidiaire chargé de fournir des avis scientifiques, techniques et technologiques (SBSTTA-24)

Enceinte de négociations pour les sujets scientifiques, techniques et technologiques, la session préparatoire a permis l'adoption et l'envoi à la COP15 de nombreux documents, certains d'entre eux n'étant toutefois pas finalisés et nécessiteront un travail en intersession.

Les Parties ont adopté des recommandations sur la biodiversité marine et côtière, les activités visant à promouvoir la conservation, la restauration et l'utilisation durable de la biodiversité des sols, les cibles et actions liées aux espèces exotiques envahissantes, y compris leur surveillance et déclaration, les liens entre santé et biodiversité, la biologie de synthèse, l'évaluation et la gestion des risques des organismes vivants modifiés, et le programme de travail de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les systèmes écosystémiques.