Publication du guide des aires marines protégées : une méthode pour mieux appréhender leur protection

Une équipe internationale de spécialistes des sciences marines et sociales associant des chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) ont élaboré un guide des aires marines protégées (AMP) (disponible en anglais) afin de fournir un cadre pour planifier, cartographier, suivre et contrôler l'atteinte de l'objectif de protection de 30% des océans d'ici 2030.

"Ce guide offre à la communauté internationale une structure unifiée, un langage commun et une approche cohérente pour, enfin, comprendre grâce à des données probantes la situation actuelles des mesures de protection de l'océan", Kristen Grorud-Colvert (Université d'Etat de l'Orégon), autrice principale du guide.

Les aires marines protégées n'étant pas toutes identiques. leur niveau de protection varie d'une protection complète à une protection minimale, et leurs efficacités sont donc naturellement différentes.
Le guide propose un cadre scientifique pertinent afin de catégoriser, évaluer et planifier les AMP et vient en appui aux catégories d'aires protégées définies par l'Union Internationale de Conservation de la Nature (UICN) pour les objectifs de gestion et les types de gouvernance. Ensemble, ils permettent d'obtenir une image complète des AMP.

Le guide se compose de 4 éléments pour définir les AMP, leurs activités, efficacités et résultats probables :

  • les 4 étapes d'établissement d'une AMP sont la proposition par un organe gouvernemental, la désignation par la loi ou toute autre réglementation faisant autorité, la mise en oeuvre avec des réglementations effectives, la gestion active et adaptative avec une surveillance continue ;
  • les 4 niveaux de protection contre les activités réductibles au sein d'une AMP, sur la base des activités autorisées, sont la protection intégrale (aucune activité extractive ou destructive n'est autorisée), protection haute (seules les activités extractives légères sont autorisées et les autres impacts sont minimisés dans la mesure du possible), protection légère (une certaine protection existe, mais extraction et impacts, modérés à importants, sont aurotisés) et protection minimale (une extraction intensive et d'autres impacts sont autorisés, tandis que certains bénéfices de conservation persistent).
  • une AMP doit être établie et maintenue grâce à des conditions habilitantes pour une planification, une conception et une gestion efficaces et équitables de l'AMP.
  • les résultats probables d'une AMP dépendent directement des trois éléments ci-dessus.

"Ce guide paraît à point nommé, alors que les pays se préparent à négocier l'objectif de protéger au moins 30% des surfaces continentales et océaniques d'ici 2030 lors de la Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique (COP15) qui se tiendra en Chine en 2022." Joachim Claudet (directeur de recherche CNRS), co-auteur de l'étude.

L'illustration ci-dessous publiée dans la revue Science le 9 septembre dernier montre les différents niveaux de protection (intégrale, haute, légère et minimale) et les résultats possibles de ces mesures de conservation.

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