Les microplastiques perturbant la croissance et le taux de reproduction des poissons
Une étude menée par l'Institut national de la recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae), l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), ainsi que les universités de Bordeaux et d'Orebrö (Suède) a cherché à démontrer la toxicité chronique des microplastiques sur les fonctions biologiques essentielles des poissons.
Deux espèces de poissons, l'une marine et l'autre d'eau douce, ont été exposées à différents types de microplastiques, seuls ou enrobés de polluants organiques, pendant 4 mois.
Les résultats ont mis en évidence des défauts de croissance et de reproduction lors d'une exposition à long terme. L'intensité des effets observés varie par ailleurs en fonction de plusieurs variables : type de microparticule, présence ou non de polluants organiques, durée d'exposition.
Une réduction de la croissance, plus précisément de taille et de poids du corps, a été observée chez les poissons exposés quels que soient l'espèce ou le type de microparticule. Ces effets sont bien plus importants au bout de 4 mois d'exposition qu'au bout de 2 mois, ce qui souligne l'importance de mener des études à long terme pour évaluer la toxicité des microplastiques. En outre, la réduction de la croissance (de 20 à 35%) est principalement visible chez les femelles, probablement en raison de leurs besoins énergétiques plus élevés que ceux des mâles lors de la reproduction.
Des défauts de reproduction ont également été observés, allant jusqu'à 50% de chute du taux de reproduction habituel. Ces perturbations varient selon les espèces et les types de microplastiques.
"Ces résultats mettent en évidence des perturbations [...] conduisant à de graves dysfonctionnements écologiques", expliquent les équipes de scientifiques dans un communiqué.
Dans le futur, elles aimeraient se pencher sur l'effet de la taille et de la composition chimique des microplastiques pour mieux comprendre leur toxicité.