Le coût de plusieurs milliards d'euros engendré par les espèces exotiques envahissantes en France
Une équipe de chercheurs français du CNRS, de l'Université Paris-Saclay, du Muséum National d'Histoire Naturelle et de l'Université de Rennes ont estimé qu'en seulement 25 ans (entre 1993 et 2018), ces espèces ont coûté entre 1,2 et 10,6 milliards d'euros au total.
Les espèces exotiques envahissantes prolifèrent notamment en raison de la croissance ininterrompue de transport. Leur introduction croissante dans les écosystèmes menace dangereusement la biodiversité mondiale. L'étude souligne que les impacts économiques générés par les invasions biologiques restent insuffisamment étudiés, notamment en France.
Ces chiffres ont été obtenus grâce à la base de données "InvaCost" dévelopée par les chercheurs et qui répertorie ces espèces pour lesquelles les coûts sont monétisés.
Il s'agit des pertes monétaires (dommages, dégats) et des dépenses (gestion) induites par les espèces exotiques envahissantes en France.
L'étude regroupe plus de 1500 coûts économiques (pertes agricoles ou forestières, dégâts sur les infrastructures, coût pour la santé ou le tourisme) causés par les 2750 espèces exotiques, introduites ou envahissantes, estimées comme présentes en métropole et en Outre-mer. Parmi elles, le frelon asiatique qui décime les abeilles domestiques, le moustique tigre qui propage la dengue et le chikungunya, la jussie qui entraîne la disparition des plantes aquatiques qui lui sont voisines, etc.
Les scientifiques avaient déjà réalisé une première étude de coût au plan mondial, générés par ces espèces depuis 1970 et dont le cumul total s'élève à 1 288 milliards de dollars US. Concernant cette étude sur les coûts économiques engendrés par ces espèces en France, ils préviennent que les coûts sont sous-estimés car les coûts ne sont connus que pour une petite fraction des plus de 2500 espèces exotiques présentes en France et que certains secteurs lourdement touchés n'ont encore aucune quantification des pertes dues aux invasions biologiques.
Ces travaux, présentés lors du Congrès Mondial de la Nature à Marseille, avaient été publié le 29 juillet dernier dans la revue NeoBiota.