Publication d'une étude internationale sur la vulnérabilité des coraux

Une étude, publiée le 5 octobre dernier, est le 6ème rapport sur le statut des coraux dans le monde, réalisée à l'initiative du Réseau mondial de surveillance des récifs coralliens. Le rapport s'appuie sur 2 millions d'observations individuelles, réunies par plus de 300 scientifiques, sur plus de 12 000 sites de collecte répartis dans 73 pays situés dans 10 régions coralliennes.

Elle révèle que le monde a perdu près de 14% du corail entre 2009 et 2018, soit une quantité plus importante que tout le corail vivant d'Australie.
Les épisodes de blanchiment des coraux, dus à la hausse des températures de surface des mers, ont été le principal facteur de disparition, même si il en existe d'autres comme la surpêche, l'acidification des océans ou la pollution. Un pic de chaleur survenu en 1998 a, à lui seul, tué 8% du corail mondial. L'étude établit plus globalement une corrélation entre les épisodes de disparition et des températures de surface des mers élevés. 

Les scientifiques ont également étudié les changements intervenus dans la couverture en coraux durs vivants, indicateur de santé des récifs, et en algues, signal de stress subi par ces derniers. L'étude révèle une baisse de 9% de la quantité mondiale de coraux durs depuis 1978 et une augmentation de 20% de la quantité d'algues entre 2010 et 2019.

"Cette étude est porteuse d'un message d'une grande clarté : le changement climatique est la plus grande menace qui pèse sur les récifs mondiaux, et nous devons tous faire notre part en limitant au plus vite les émissions mondiales de gaz à effet de serre et en atténuant les pressions locales." Paul Hardisty, directeur général de l'Institut australien des sciences de la mer (AIMS)

Le tableau brossé par cette étude n'est toutefois pas tout noir. Certains récifs montrent une remarquable aptitude à rebondir, ce qui donne de l'espoir pour la reconstitution future des récifs dégradés. Dans le Triangle de corail de l'Est asiatique, qui abrite environ 30% des récifs mondiaux, la couverture en coraux durs a augmenté entre 1983 et 2009. Globalement, un rétablissement partiel de la couverture corallienne a été observé en 2019.

Deux opportunités proches sont données pour agir : la COP15 sur la biodiversité à Kunming (Chine), et la COP26 sur le climat à Glasgow (Écosse). Les décideurs auront l'opportunité de démontrer leur leadership et de sauver nos récifs coralliens, mais cela ne sera possible que grâce à des décisions ambitieuses, comme le rappelait la directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l'environnement.

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