La stratégie mondiale pour la conservation des plantes (SMCP) a été adoptée en 2002 par la Convention sur la diversité biologique.
Elle vise à enrayer l'appauvrissement continue de la diversité végétale et mettre en oeuvre de quoi assurer un avenir positif et durable, dans lequel des activités humaines soutiennent la diversité de la vie végétale, et dans lequel, en retour, la diversité végétale soutient et améliore nos moyens de subsistance et notre bien-être.
Ses orientations étant redéfinies tous les dix ans, elle élabore des plans décénaux qui visent à ralentir le rythme d'extinction des espèces de plantes.
La Stratégie mondiale pour la conservation des plantes 2011-2020
Lors de la conférence mondiale sur la biodiversité de Nagoya en octobre 2010 (COP10 de la Convention sur la diversité biologique), une Stratégie mondiale pour la conservation des plantes, amendée et mise à jour, a été adoptée par les gouvernements de 193 pays signataires. Huit ans après la première version de la Stratégie (2002), l'adoption de ce plan stratégique est considéré comme un grand succès par les défenseurs de l'environnement du monde entier et par de nombreux gouvernements. L'approbation de cette stratégie actualisée signifie la poursuite d'une politique mondiale pour la conservation des plantes jusqu'en 2020, seize objectifs globaux actualisés pour la conservation des plantes auxquels le gouvernement doit se conformer.
Cette stratégie proposait une vision claire et à long terme, résumée ainsi :
"Sans plantes, il n'y a pas de vie. Le fonctionnement de la planète et notre survie dépendent des plantes. Cette stratégie vise à enrayer l'appauvrissement continue de la diversité végétale."
La Stratégie actualisée comprenait seize objectifs au service de cinq ambitions :
- La diversité des plantes est bien comprise, documentée et reconnue ;
- La diversité végétale est conservée de toute urgence et de manière efficace ;
- La diversité végétale est utilisée de manière durable et équitable ;
- L'éducation et la sensibilisation dans le domaine de la diversité végétale, son rôle dans le maintien durable des moyens de subsistance, et son importance pour toutes les formes de vie sur Terre, sont favorisés ;
- Les capacités et la participation du public, nécessaires pour mettre en oeuvre la Stratégie, ont été développées.
Cette stratégie constitue un cadre souple permettant de définir des objectifs nationaux ou régionaux, en fonction des capacités et spécificités locales.
Le rapport décennal de la Stratégie, publié fin 2020, a montré que même si les seize objectifs de la Décennie n'ont pas été intégralement réalisés, les pays ont déployé des efforts importants visant à les atteindre. C'est notamment le cas pour la Flore du monde en ligne (World Flora Online), une ambitieuse base de données de noms de plante, librement accessible et qui contient déjà plus de 1,3 millions de références et 56 000 images.
Le rapport souligne en outre l'engagement actif de pays riches en biodiversité, comme par exemple la Chine, le Mexique et l'Afrique du Sud (qui abrite plus de la moitié de la biodiversité végétale mondiale à eux trois) en réponse à la Stratégie.
Le lien avec les autres programmes de conservation
La Stratégie mondiale pour la conservation des plantes peut également être appliquée par le biais de stratégies et plans d'action nationaux sur la biodiversité, et à travers les principaux résultats de la COP10 - le Plan stratégique 2011-2020 pour la biodiversité de la Convention sur la diversité biologique. Ce dernier avait fixé 20 objectifs ayant trait à tous les programmes de la CDB auxquels les gouvernements devront également se conformer. De nombreux objectifs de la stratégie mondiale pour la conservation des plantes répondent aussi aux objectifs du plan stratégique de la CBD et la mise à jour de cette dernière, grâce à une aide du Fonds pour l'Environnement Mondial, était fortement encouragée.
Le rôle important à jouer de la France dans la protection de la biodiversité végétale
La France abrite plus de 16 000 espèces endémiques, en particulier dans ses territoires ultra-marins, situés dans quatre zones critiques de biodiversité : les Caraïbes, l'océan Indien, la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie. Elle compte aussi 7 millions d'hectares de forêt tropicale en Guyane. Cette biodiversité est surveillée, préservée, gérée et restaurée par l'Office française de la biodiversité (OFB), avec une douzaine de conservatoires botaniques nationaux (CNB), à caractère scientifique, qui couvrent tout le territoire.
En France, la stratégie s'inscrit dans le cadre de la Stratégie européenne de conservation des plantes, élaborée par le réseau Planta Europa et le Conseil de l'Europe, et dans celui de la Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB). Elle s'appuie sur la Loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, promulguée en 2016, qui a créé deux instances : le Conseil national de protection de la nature (CNPN), au rôle d'expertise scientifique et technique, et le Comité national de biodiversité (CNB), instance d'information, d'échanges et de consultation.