Adoption des nouveaux rapports de l'Ipbes

La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (Ipbes) a tenu sa 9ème plénière du 3 au 9 juillet 2022 à Bonn (Allemagne).

L'Ipbes, instance constituée il y a 10 ans à la demande des gouvernements nationaux, dont la France, sous l'égide des Nations Unies, organise le travail d'une multitude d'experts sur la biodiversité issus de 140 pays. Pluridisciplinaire, l'Ipbes joue un rôle d'évaluation et de consolidation des connaissances scientifiques, de renforcement de capacités et d'appui à l'évolution des politiques et des actions publiques et privées. Ces expertises comportent une analyse de l'état de la biodiversité et de ses services, de ses tendances d'évolution, mais aussi des recommandations sous forme de mesures et de changements à mettre en oeuvre par les parties prenantes.

La plénière - organe de validation finale de l'Ipbes qui se réunit une fois par an - a validé deux évaluations sur l'utilisation durable des espèces sauvages et les multiples valeurs de la nature.
La première mentionne de nombreuses voies d'amélioration des modalités de prélèvements d'espèces sauvages.
La seconde formule un constat : la valeur que l'on attribue de manière prédominante à la biodiversité, soit sa valeur de marché, est largement insuffisante à traduire à l'ensemble de ses contributions à l'humanité. Elle ne permet pas non plus de faire face au défi de l'effondrement du vivant. Prendre des décisions politiques et économiques en n'ayant qu'une vision restreinte de ce qu'apporte la nature est au contraire un facteur important de l'origine de la crise.
Selon l'Ipbes, le fait de privilégier très largement les bénéfices à court terme et la croissance économique, en se reposant sur des indicateurs tels que le produit intérieur brut, occulte toutes les valeurs non marchandes associées à la nature, telles que la régulation du climat, l'identité culturelle, les impacts sur la qualité de vie d'une modification de l'espace naturel ou encore la surexploitation des écosystèmes.

Les rapports d'évaluation, fruit du travail de 85 scientifiques et experts mondiaux de différentes disciplines qui ont analysé 6 200 sources, ont été approuvé par les 139 gouvernements membres de cette instance et sont disponibles en anglais ici et ici.

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