Vers un nouvel accord international contraignant sur la pollution plastique

Les chefs d'État, les ministres de l'environnement et autres représentants de 175 nations, réunis du 28 février au 2 mars à Nairobi, au Kenya, lors de l'Assemblée des Nations Unies pour l'environnement (UNEA-5), ont approuvé une résolution historique visant à mettre fin à la pollution plastique et à élaborer un accord international juridiquement contraignant d'ici 2024.

Elle porte sur l'ensemble du cycle de vie du plastique - sa production, son utilisation et son élimination.

La résolution, fondée sur trois projets initiaux de résolutions émanant de diverses nations, établit un comité intergouvernemental de négociations (CIN) qui commencera ses travaux en 2022, avec l'ambition d'achever un projet d'accord mondial juridiquement contraignant d'ici la fin de 2024.
Il devrait présenter un instrument juridiquement contraignant, qui refléterait diverses alternatives pour traiter le cycle de vie complet des plastiques, la conception de produits et de matériaux réutilisables et recyclables, et la nécessité d'une collaboration internationale renforcée pour faciliter l'accès aux technologies, le renforcement de capacités et la coopération scientifique et technique.

"Ce jour marque le triomphe de la planète Terre sur les plastiques à usage unique. Il s'agit de l'accord multilatéral sur l'environnement le plus important depuis l'Accord de Paris (sur le climat)", a déclaré Inger Andersen, Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE). "Il s'agit d'une police d'assurance pour cette génération et les suivantes, qui pourront vivre avec le plastique sans être condamnées par lui."

Parallèlement, le PNUE travaillera avec tous les gouvernements et les entreprises qui le souhaitent, tout au long de la chaîne de production, pour abandonner les plastiques à usage unique, ainsi que pour mobiliser les financements privés et supprimer les obstacles aux investissements dans la recherche et dans une nouvelle économie circulaire.

La production de plastique est passée de 2 millions de tonnes en 1950 à 460 millions de tonnes en 2019, générant 353 millions de tonnes de déchets dont moins de 10% sont actuellement recyclées et 22% sont abandonnées dans des décharges sauvages, brûlées à ciel ouvert ou rejetées dans l'environnement, selon les dernières estimations de l'OCDE.
D'ici 2050, les émissions de gaz à effet de serre associées à la production, à l'utilisation et à l'élimination des plastiques représenteraient 15% des émissions autorisées, dans le cadre de l'objectif visant à limiter le réchauffement de la planète de 1,5°C.
Chaque année, quelque 11 millions de tonnes de déchets plastiques sont déversés dans les océans, affectant plus de 800 espèces marines et côtières.

Le passage à une économie circulaire est primordiale car il peut réduire de plus de 80% le volume de plastique entrant dans les océans d'ici à 2040, réduire de 55% la production de plastique vierge, faire économiser 70 milliards aux gouvernements d'ici 2040, réduire de 25% les émissions de gaz à effet de serre et créer 700 000 emplois supplémentaires, principalement dans les pays du Sud.