Bilan de 30 ans de suivi des oiseaux communs en France

Entre 1989 et 2019, dans le cadre du programme de Suivi temporel des oiseaux communs (STOC) organisé par le Muséum national d'Histoire naturelle, l'Office français de la biodiversité et la Ligue de protection des oiseaux, 2000 observateurs bénévoles ont recensé les populations de 123 espèces d'oiseaux les plus communes en France dont les résultats ont été réunis dans un rapport.

Largement distribués, occupant de nombreuses niches écologiques et présentant des régimes alimentaires variés, les oiseaux sont d'excellents indicateurs de l'état de santé des écosystèmes.

En trente ans, les populations d'oiseaux des milieux agricoles ont chuté de 29,5% et celles des oiseaux vivant en milieu urbain ont diminué de 27,6%.
Sur 123 espèces parmi les plus communes en France, 43 étaient en déclin en 2019 contre 42 stables, 32 en augmentation et 6 espèces dont la tendance est considérée comme incertaine.
L'impact du changement climatique a été démontré : certaines populations d'oiseaux se décalent vers le nord pour tenter de rester dans des zones où la température leur convient.
Les oiseaux qui se reproduisent principalement en milieu urbain, comme les hirondelles ou le moineau frisquet, sont en fort déclin, victimes de la transformation des bâtiments et de la rénovation des façades - qui détruisent les cavités dans lesquelles nichent certaines espèces -, la disparition des friches urbaines et la pollution due aux transports et aux activités industrielles.
Les oiseaux inféodés aux milieux agricoles ont perdu près du tiers de leur effectifs, en cause l'utilisation des pesticides qui ont décimé les insectes et l'uniformisation des paysages, appauvrissant les habitats.

Les quelques espèces capables de s'adapter connaissent une progression démographique, comme le pigeon ramier, le geai des chènes ou la mésange bleue, représentatif d'une uniformisation de la faune sauvage et d'une perte de biodiversité.

 

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