Un sommet de l'ONU comme premier pas vers un accord en 2021

Le secrétaire général de l'ONU a déclaré lors de l'ouverture du sommet des Nations Unies sur la biodiversité le 30 septembre dernier à New York (et de façon virtuelle pour la plupart des participants) :

"L'humanité fait la guerre à la nature. Nous devons reconstruire notre relation avec elle."

Les chefs d'États et de gouvernements se sont réunis en vue d'agir de façon urgente pour enrayer l'effondrement de la biodiversité mondiale. L'enjeu de ce sommet était de créer "une dynamique politique" en vue de mettre en place un cadre ambitieux pour la biodiversité mondiale pour l'après 2020 qui sera adopté lors de la 15ème conférence des parties (COP15) à la Convention sur la Diversité Biologique programmé pour mai 2021 à Kunming en Chine.

Deux jours avant le sommet, les dirigeants de 75 pays ont signé un engagement pour la nature avec pour objectif d'inverser la tendance à la perte de la biodiversité d'ici 2030. Parmi les signataires figurent l'Union européenne, le Canada ou la Nouvelle-Zélande. La présidente de la Commission européenne, en amont du sommet, avait déclaré :

"Le moment est venu pour les dirigeants mondiaux d'agir ensemble et l'UE est prête à montrer la voie. Le Pacte Vert pour l'Europe est notre vision d'avenir et notre feuille de route. Nous invitons toutes les parties à s'associer à cet effort collectif pour le changement afin d'assurer une relance verte, et de protéger et de restaurer notre planète, qui est notre seule patrie."

Toutefois, la Chine, l'Inde, le Brésil, la Russie et les États-Unis ne sont pas signataires de cette déclaration. Les États-Unis n'ont d'ailleurs pas souhaité être représenté lors de ce sommet.

Ce sommet intervient dans un contexte préoccupant. Le 15 septembre dernier, le cinquième rapport sur les Perspectives mondiale de la diversité biologique (GBO-5) a montré qu'aucun des vingts objectif d'Aichi, fixés en 2010, n'avaient été atteint à l'échéance 2020.

Trois priorités ont été mises en avant par Antonio Guterres lors du sommet.
La première vise à intégrer les solutions fondées sur la nature dans les plans de l'après Covid-19. Le secrétaire général de l'ONU avait pointé peu avant l'émergence des maladies mortelles comme l'une des conséquences des atteintes à la biodiversité.
La deuxième concerne les systèmes économiques et marchés financiers et leur nécessaire prise en compte de la biodiversité et de l'investissement dans la nature.
La troisième tend à ne laisser personne de côté en ce que la dégradation de la nature n'est pas qu'une question environnementale, du fait de ses conséquences en matière d'économie, de santé, de justice sociale et de droits de l'homme. Selon la Convention sur la Diversité Biologique, les services fournis par les écosystèmes représentent entre 50 et 90% des moyens de subsistance des ménages ruraux et forestiers pauvres.

La Chine, hôte de la future COP15, s'est dite prête à prendre des responsabilités internationales en proportion de son niveau de développement et à contribuer à la gouvernance environnementale mondiale, suite aux déclarations du Président de la République populaire de Chine.

 

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